Du mercredi 5 au dimanche 9 Avril 2023
Frère Michel CAILLE, Franciscain à Strasbourg, est venu à LA CLARTE -DIEU d’ORSAY pour accompagner vers Pâques notre groupe d’une dizaine de retraitants, en suivant l’itinéraire du Christ. Il ouvre notre retraite, au soir du MERCREDI 5 AVRIL, en citant la phrase de Saint Jean (16,28) : « Je suis sorti d’auprès du Père et venu dans le monde. A présent je quitte le monde et je vais vers le Père ». Très attaché à la forme du « sermon », il nous propose de vivre la Pâque du Christ en compagnie de SAINT BONAVENTURE, peu ou pas connu pour la plupart d’entre nous. Il attire notre attention sur l’originalité de Saint Bonaventure par rapport à Saint Thomas d’Aquin. Il souligne aussi l’humilité qui fut nécessaire à ceux qui écoutaient et enseignaient à une époque où toute la tradition s’effectuait par oral. Sur la base des sermons de Saint Bonaventure il nous emmène, au cours d’instructions d’une grande richesse, à réfléchir sur l’Eucharistie. D’instruction en instruction, il attire notre attention sur la nouveauté des commandements apportés par le Christ. Il souligne la bonté, la « bénignité » du Christ souffrant, en contraste total avec l’injustice de ses accusateurs. Il évoque les divers « fruits de la Passion », insiste sur la nécessité du repos en indiquant les « voies » pour y parvenir : « travailler les vertus », avec « le gémissement d’une amère componction ». Notons qu’il met à la disposition de chacun de nous un résumé imprimé, très précis et précieux, de ses exposés. Le monastère de La Clarté-Dieu nous offre UN CADRE IDEAL pour illustrer les principaux éléments de notre parcours. Je citerai à cet égard le thème de « l’arbre » et de son bois, cher à Saint Bonaventure. Nous ne pourrons découvrir au cours de notre retraite ces arbres précieux que sont l’amandier ou le cèdre du Liban, mais dans le parc, de nombreux arbres de nos régions illustrent à nos yeux l’importance du « bois de la Croix » sur lequel le Christ a accepté d’être immolé pour sauver notre monde. Le CHEMIN DE CROIX du VENDREDI SAINT à travers le grand parc était « revisité pour une conversion écologique en vue d’un monde nouveau » d’après une proposition du CCFD ; Il nous fait sentir combien il est essentiel de préserver les arbres, dans notre monde où la végétation est menacée par tant de catastrophes naturelles, de conduites irréfléchies ou d’actes criminels. Au thème de l’arbre s’associait chez Saint Bonaventure celui de LA FLEUR qui éclot, offre à nos yeux sa beauté, puis se fane. Or le Christ, en ressuscitant, prend le meilleur de la nature et donc des fleurs, avec la Création. Saint Bonaventure mettait dans la bouche du Christ la parole du psalmiste : ma chair a refleuri ». Au long de notre parcours du Chemin de Croix, nous voyons toutes sortes de fleurs printanières nouvellement écloses au bord des chemins. Ici et là, des pétales blancs parsèment l’herbe. A l’intérieur de la maison, de belles fleurs ornent le reposoir depuis le soir du JEUDI SAINT. Le soir du SAMEDI SAINT nous offre l’occasion de voir s’allumer le « feu nouveau » en compagnie, à la fois des membres de la communauté et de personnes venues des paroisses voisines, dans le beau cloitre du monastère. Quelle émotion de nous communiquer les uns aux autres la petite flamme de nos cierges, et de célébrer ensemble ce feu « qui ne s’éteint jamais, dans nos obscurités » et dans celles, multiples et effrayantes, de notre monde ! Quelle joie de voir s’éclairer, au moment du « Gloria » la chapelle où nous étions entrés dans l’obscurité, de pouvoir admirer les fresques de Giotto, l’autel complètement dépouillé depuis hier, où s’inscrivent en lettres d’or sur fond de bleu céleste, les mots : « Christ est ressuscité. Alléluia » ! Un emploi du temps très équilibré nous a permis chaque jour de passer sans hâte intempestive, des célébrations dans la chapelle principale aux moments de prière à l’oratoire dont l’autel s’ornait d’une simple petite lampe, en compagnie des retraitants et de quelques membres de la communauté, où nous lisions des textes et chantions ensemble, à travers la variété de nos accents. Au matin du Samedi Saint, un beau rayon de soleil a soudain percé la grisaille du ciel tandis que nous lisions, à l’oratoire, les mots du Cantique de Zacharie : « quand nous visite l’astre d’en haut ». Cet astre d’en haut a éclairé, me semble-t-il, tous les moments de ce séjour privilégié qui m’apporte un élan tout neuf pour vivre de plus en plus dans un esprit de paix, d’amour, d’espérance. Un grand MERCI au frère Michel CAILLE et à tous ceux et celles qui m’y ont accompagnée !
Geneviève, retraitante.